OPERATION GAVE DE PAU

Le bassin de l’Adour abrite encore la quasi-totalité des espèces de poissons migrateurs d’Europe ; il représente à cet égard un potentiel de conservation particulièrement fort à l’échelle nationale. Un de ses axes majeurs, le gave de Pau, constitue – en particulier - un des derniers territoires en France et en Europe sur lequel il s’avère possible de restaurer durablement une population de saumon atlantique.

Aujourd’hui sur ce cours d’eau, les effectifs de saumon, soutenus par des actions de repeuplement, sont en augmentation. Toutefois, le nombre de géniteurs parvenant à atteindre de bonnes zones de reproduction reste insuffisant, notamment à cause de certains obstacles en travers des cours d’eau dont le franchissement est encore malaisé. Une partie de ces obstacles relève de la responsabilité de l’Institution Adour.

Des ouvrages au franchissement difficile

Une trentaine de seuils de stabilisation ont été construits par l’Institution Adour dans les années 1980 et 1990, dont une douzaine sur le gave de Pau et les autres sur l’Adour, pour freiner l’enfoncement du lit consécutif à une longue période d’extractions de matériaux dans le cours d’eau, et protéger les infrastructures situées à proximité des berges du gave de Pau, comme des secteurs de forage pour l'alimentation en eau potable ou des ponts routiers.

Lors de leurs constructions, ces ouvrages avaient été équipés de dispositifs de franchissement pour les poissons et pour les embarcations. 

Ci-contre le seuil de la poste de Nay, sous la responsabilité de l’Institution Adour qui protège les fondations du pont de Claracq (RD936).

Certains de ces dispositifs s'avèrent aujourd’hui moins efficaces, à la fois du fait de choix techniques à l’époque (priorité exclusive au saumon) et de la poursuite de l’enfoncement du lit du cours d’eau, entrainant des dénivelés trop forts à l’aval des dispositifs.

Huit de ces seuils constituent, à ce jour, des obstacles importants à la migration des poissons sur le gave de Pau et nécessitent des travaux d’amélioration : ceux de Denguin, du radier du pont de Lescar, de Meillon, de Narcastet, de Mirepeix, de Baudreix et de la poste de Nay sur le gave de Pau (de l’aval vers l’amont), et celui d’Asson sur l’Ouzom

Ci-contre le seuil de Baudreix, dont les dispositifs de franchissements par les poissons et les embarcations sont désormais trop hauts par rapport au niveau de l’eau du gave de Pau à l’aval

Localisation des ouvrages inclus dans l'opération

Un programme ambitieux de travaux

L’Institution Adour réalisera ces travaux d’amélioration  selon la programmation prévisionnelle suivante :

  • en 2021 : Narcastet, Mirepeix et Asson ;
  • en 2022 : poste de Nay ;
  • en 2023 : Meillon et Baudreix,
  • en 2024 : Denguin, radier du pont de Lescar,.

Cela facilitera l’accès à court terme à des habitats de reproduction et croissance pour le saumon atlantique et d’autres espèces comme la grande alose, la lamproie marine et l’anguille.

Les travaux coûteront environ 7,7 millions d’euros, et bénéficieront d’aides publiques, en particulier de l’agence de l’eau Adour-Garonne et de l’Europe (fonds européens de développement régional).

Les aménagements seront spécifiques à chaque site, et ce, pour :

  • la prise en compte des enjeux locaux, dont les loisirs nautiques (dispositifs spécifiques de franchissement, signalisation) ;
  • la limitation des impacts sur le milieu, par le choix des périodes de travaux (en basses eaux) et les installations de chantier (digues temporaires de protection) ;
  • l’amélioration du dispositif existant ou construction d’un nouvel aménagement ;
  • le choix du système le mieux adapté aux conditions locales. Par exemple, passes à fentes (Narcastet) ou à macro-rugosités (Asson) ;

Des progrès à l’échelle du cours d’eau

L’amélioration du franchissement des ouvrages de l’Institution Adour sera renforcée par les travaux menés par d’autres propriétaires, sur une période similaire, et ce, sur près de 20 sites sur le gave de Pau, principalement en amont de Nay dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Partenaires financiers

Membres de l'Institution Adour cofinanceurs

L’Institution Adour a présenté son projet au programme national « Nature 2050 », porté par CDC Biodiversité (filiale 100 % Caisse des Dépôts), et qui vise la restauration de la biodiversité et le renforcement de l’adaptation des territoires au changement climatique à l’horizon 2050.

<title>haut_de_page_03 [Converti]</title>
Continuité écologique