Lettre d'information du SAGE - La végétation, un pilier de la gestion de l'eau

Forêts, haies, nature en ville, et si on pensait la végétation comme un tout ?

Dans un contexte où la limite planétaire d’eau douce est dépassée à l’échelle mondiale, la végétation, notamment arborée, apparaît comme un levier efficace pour une gestion de l’eau sur nos territoires.

Qu’elle se trouve en ville (création d’îlots de fraîcheur, infiltration de l’eau dans le sol), au bord des cours d’eau (frein à l’érosion, ombrage et baisse de température des eaux), qu’elle soit bénéfique aux habitants des territoires (santé-environnement) ou aux activités économiques (production raisonnée de bois, etc.), quelles que soient ses formes, tout le monde s’accorde sur les services rendus par la végétation. Pourtant, la conciliation de ses usages peut encore s’améliorer pour trouver un équilibre durable.

Outil pédagogique recommandé : Cahier nature Arbre, sol, eau, réalisé par Water Family et Petit Bateau, https://waterfamily.org/outil/guide-arbre-sol-eau/

Peut-on allier production de bois et préservation de la ressource en eau et des milieux ?

Dans le podcast Les petits ruisseaux, un sylviculteur l’affirme. Dans sa forêt, des arbres de tous âges, de toutes essences et avec plusieurs types de milieux, dont des tourbières. Ayant conscience du rôle de la forêt dans le cycle de l’eau, il essaie de l’exploiter de la manière la plus respectueuse possible (prélèvements inférieurs ou égaux à 25 % et par éclaircies, 10 à 20 % en libre évolution par îlots de sénescence, adaptation du matériel, etc.) tout en s’assurant des revenus suffisants, en s’appuyant sur un réseau d’acteurs locaux.

Alors, comment transposer une gestion forestière vertueuse à des prélèvements en ripisylve (boisements de bord de cours d’eau) ? C’est la question qui a été posée à Alliance Forêt Bois le 11 mars dernier, lors d’une journée de sensibilisation co-organisée avec les syndicats Adour Midouze et Adour amont. Outre le rappel de quelques principes et l’auto-critique d’un chantier, l’objectif était surtout de partager les enjeux et les contraintes de chacun pour mieux se comprendre et tisser des liens. Une opération qui a fait tache d’huile dans les Landes, comme l’ont rapporté plusieurs syndicats de rivière qui ont été contactés en amont de chantiers de coupe pour garantir la conciliation des usages.

Lien vers l’épisode de podcast : Les petits ruisseaux – mieux gérer l’eau grâce à la nature, « épisode 3 – la forêt de Nedde. Peut-on profiter des effets bénéfiques de la forêt sur l’eau, tout en ayant une activité forestière ? » (novembre 2022), créé par l’Office International de l’Eau. Accessible sur les plateformes d’écoute. https://open.spotify.com/episode/7bgcCG6FZ2JKgMbxtoTICO?si=a3e121d567de4e1e

De haies et d’ailes, un festival pour changer de regard sur l’arbre à Fréchendets

A Fréchendets, commune située sur le Haut-Arros, cela fait 3 ans que l’on travaille sur l’avenir de la forêt communale. Connue localement pour son fonctionnement en démocratie directe, la commune a organisé début novembre le festival De haies et d’ailes pour accompagner l’évolution du regard sur la végétation. De l’influence du réseau mycorhizien (réseau de racines reliées par des champignons) sur la résistance de l’arbre à la sécheresse au paysage marqué de forêts et d’arbres champêtres en trames, le festival a abordé la végétation sous toutes ses formes. Parmi les nombreux partenaires, l’ADEAR, la Maison de la Nature et de l’environnement, Arbre et Paysage 32, Nature en Occitanie, l’ONF et de nombreux autres acteurs étaient au rendez-vous, ainsi qu’une multitude d'artistes et Hervé Covès, ingénieur agronome, dont le "Manifeste pour une agriculture de l'amour" a fait l'objet d'une lecture déambulatoire par un groupe d’agriculteurs.

La spécificité de cet événement ? Croiser sciences et arts pour proposer une vision sensible de son environnement et amener les participants (habitants, élus, agriculteurs, forestiers, etc.) à questionner leurs perceptions et leurs pratiques. Au programme, chant, peinture, ateliers pratiques et apports scientifiques entremêlés. L’ambiance était conviviale et joyeuse, autour d’un objectif : « faire circuler des idées sans chercher à convaincre, […] en valorisant les actions simples et peu coûteuses », comme l’explique Christine Monlezun, maire de la commune. « Heureusement qu'il a fait un temps atroce pour gérer l'affluence » confie-t-elle. En somme, une réussite qui a rayonné bien au-delà du territoire communal.

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Institution Adour