Le bassin de l'Adour : occupation du sol et milieux naturels

Occupation du sol

L'occupation du sol dans le bassin versant de l'Adour est dominée par les territoires agricoles (48 %) et les forêts et milieux semi-naturels (47 %).

Comparaison à l'ensemble de la France métropolitaine

Par rapport à l'ensemble de la France métropolitaine, le territoire se démarque par sa part importante de forêts et milieux semi-naturels avec en particulier les "pelouses et paysages naturels", correspondant aux zones de pâturages de montagne et les "forêts et végétations arbustives en mutation" correspondant aux plantations de résineux après coupes, dans les forêts landaises.

La forêt dans le bassin

Les essences d'arbres dominantes dans les forêts du bassin de l'Adour sont le pin maritime et le chêne mais les forêts ne sont pas uniformes sur le territoire. Différentes sylvo-écorégions permettent de caractériser les zones boisées. En plaine (sylvo-écorégions des collines de l'Adour et de l'Adour atlantique) ce sont les feuillus qui dominent alors que dans les zones montagneuses (sylvo-écorégions du piémont et de la haute-chaîne pyrénéenne), on trouve un mélange de feuillus et de conifères, en fonction de l'altitude et des conditions locales. Les landes de Gascogne, elles, se distinguent par une forte présence de sylviculture du pin maritime dans des forêts privées. Le département des Landes est d'ailleurs le premier département de France métropolitaine pour le volume de bois produit (source : Agreste - EXFNR - 2016-2020).

Evolutions de l'occupation du sol

Surfaces artificialisées

Sur la période 1990-2018 couverte par les données Corine Land Cover, une augmentation des surfaces artificialisées de 190 km² est observée. Cette augmentation est plus forte sur la période 2006-2018 (+12 % à +13 %) que sur la période 1990-2006 (+4 % à +5 %). D'après l'observatoire de l'artificialisation des sols du Cerema, l'artificialisation des sols concerne les habitations plus que les activités (période 2009-2021).

Surfaces en eau

Les surfaces en eau augmentent de 27 km² sur le bassin sur la période 1990-2018. Cette augmentation est due à la création de réservoirs pour la période 1990-2000 et à la remise en eau de gravières pour la période 2012-2018.

Surfaces forestières

Le massif landais a été touché par les tempêtes Martin en 1999 et surtout par la tempête Klaus en 2009 qui a occasionné des dégâts importants. Suite à cette tempête, le couvert forestier qui a été détruit à plus de 20 % pour un tiers des surfaces et 14 % des surfaces ont été détruites à plus de 80 % pour la partie du massif landais comprise dans le périmètre du bassin de l'Adour (source : IFN 2009). Cela explique la diminution des surfaces en forêt de conifères au profit de celles de "forêt et végétation arbustive en mutation" dans les données d'occupation du sol.

A propos des données utilisées

La base de données Corine Land Cover détermine l'occupation du sol à l'échelle européenne à partir de photo-interprétation, pour les années 1990, 2000, 2006, 2012 et 2018. Sa nomenclature comporte plusieurs niveaux : le premier sépare les différentes occupations du sol en cinq catégories (territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels, zones humides et surfaces en eau). Ces catégories sont sub-divisées en deux niveaux inférieurs, permettant une identification plus précise des occupations de sol.

L'inventaire forestier national (IFN, aujourd'hui l'inventaire forestier de l'IGN) a permis de délimiter en 2009 des sylvoécorégions qui délimitent des zones homogènes du point de vue des habitats et de la production forestière. Ce sont également les données de l'IFN qui ont été utilisées pour évaluer les impacts de la tempête Klaus de 2009.

Milieux naturels

Zones humides

Conformément à l’article L.211-1 du code de l’environnement, les zones humides sont des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année. Pour en apprendre davantage sur la définition des zones humides et leur identification, vous pouvez consulter ce site .

Un fort enjeu de préservation est associé à ces milieux eu égard aux nombreuses fonctions écosystémiques qu’ils remplissent (biodiversité, régulation hydraulique, puit de carbone, etc), et à leur forte diminution sur le territoire. En effet, le ministère de la transition écologique estime qu'environ la moitié des zones humides françaises a disparu entre 1960 et 1990 (urbanisation, drainage de terres,...). Aujourd’hui leur destruction est encadrée par le code de l’environnement et le SDAGE Adour Garonne, dans l’objectif de favoriser la conservation de ces milieux. Leur régression a ainsi ralenti, sans pour autant s'arrêter.

L’Institution Adour dispose d’une base de données recensant les zones humides connues sur le bassin de l’Adour (cf. carte). Ces données sont disponibles à la demande (demander les données). De même, le Forum des Marais Atlantiques qui constitue le pôle-relais zones humides à l’échelle de l’Atlantique, met à disposition des données et peut accompagner les collectivités dans leurs démarches d’identification et de préservation des zones humides.

Il est important de préciser que la connaissance de ces milieux reste très incomplète et hétérogène sur le territoire du bassin de l’Adour. Les données connues et mises à disposition ne représentent en aucun cas l’ensemble des milieux existants. À l’heure actuelle, aucun inventaire ne permet d’évaluer de manière précise et parfaitement exhaustive l'ensemble des milieux humides et leur surface. Toutefois, plusieurs démarches sont en cours afin d'améliorer la connaissance sur ces milieux.

Autres milieux naturels

Parmi les divers milieux présents dans le bassin de l'Adour, le réseau Natura 2000 protège des milieux patrimoniaux définis par la faune et la flore d'intérêt qu'ils abritent et recouvre notamment la zone pyrénéenne, certains cours d'eau et leurs abords.

Barthes, lagunes et saligues

Les barthes, les lagunes et les saligues sont des appellations désignant des milieux liés à l'eau et spécifiques au territoire.

Les barthes sont situées dans la partie aval de l'Adour, elles correspondent à des plaines alluviales. Utilisées pour diverses activités (agriculture, chasse, pêche, sylviculture...) elles abritent également des habitats et des espèces d'intérêt. On distingue les "barthes hautes", les plus proches du cours d'eau, des "barthes basses" situées en contrebas. Ces dernières sont drainées par un réseau de canaux et des ouvrages hydrauliques empêchent les eaux des marées et des crues de remonter dans les barthes.

Les saligues, quant à elles, sont associées le plus souvent aux berges des gaves et de l'Adour et correspondent à des zones arborées en bordure de cours d'eau (ripisylve ou forêt alluviale). Leur nom fait référence aux saules (Salix en latin), qui sont des espèces végétales pionnières que l'on retrouve fréquemment dans les milieux perturbés et humides que sont les berges de cours d'eau. Néanmoins, la diversité spécifique des saligues est loin de se limiter aux saules, puisqu'elles abritent une riche diversité d'espèces végétales et animales et qu'elles recouvrent une diversité de milieux selon l'éloignement au cours d'eau et à la nappe.

Enfin, les lagunes désignent ici de petites étendues d'eau douce, que l'on retrouve dans les landes de Gascogne. Souvent temporaires puisque leur niveau dépend du battement de la nappe d'eau superficielle, ces milieux se caractérisent également par une pauvreté en éléments nutritifs, induite par les sols sableux. Néanmoins, les lagunes hébergent de nombreuses espèces animales et végétales dont certaines à caractère patrimonial.

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Observatoire de l'eau